L’hygroma du coude représente une affection courante qui touche la bourse séreuse située à l’arrière du coude. Cette pathologie, également connue sous le nom de bursite olécranienne, se manifeste par l’apparition d’une bosse généralement indolore. Des causes variées peuvent déclencher cette inflammation, allant des microtraumatismes répétés aux pathologies rhumatismales. Cet article vous présente en détail cette affection, ses manifestations cliniques et les différentes options thérapeutiques disponibles.
Qu’est-ce qu’un hygroma du coude ?
L’hygroma du coude, ou bursite olécranienne, correspond à l’inflammation de la bourse séreuse située entre la peau et l’olécrane (extrémité osseuse du coude). Cette bourse, remplie de liquide synovial, joue normalement un rôle de coussin facilitant le glissement des tissus lors des mouvements du coude. Lorsqu’elle s’enflamme, elle se remplit de liquide et forme une tuméfaction caractéristique à l’arrière du coude.
Cette affection touche principalement les hommes (environ 80% des cas) avec un âge moyen de 35 ans. La bourse olécranienne, normalement presque vide, peut s’enflammer suite à différentes agressions mécaniques ou inflammatoires. Elle se remplit alors de liquide et forme une masse visible et palpable.
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un hygroma du coude :
- Microtraumatismes répétés et appuis prolongés sur le coude
- Chocs directs sur l’articulation
- Postures inadaptées (position prolongée en flexion ou extension)
- Pathologies rhumatismales (polyarthrite rhumatoïde, goutte)
- Infections (souvent à partir d’une petite lésion cutanée)
Certaines professions présentent un risque accru de développer cette affection, notamment les métiers du bâtiment, le travail de bureau (coudes appuyés sur un bureau), le transport et déménagement, l’hôtellerie et la restauration. De même, plusieurs activités sportives comme les sports de raquette, les sports de combat ou la musculation peuvent favoriser l’apparition d’un hygroma du coude.
Les symptômes et le diagnostic de l’hygroma du coude
L’hygroma du coude se caractérise principalement par une tuméfaction ronde et mobile à l’arrière du coude. Cette masse, dont la taille varie généralement de quelques centimètres à une dizaine de centimètres, est habituellement peu douloureuse sauf à la pression. La poche formée est mobile et non adhérente aux tissus environnants.
Dans certains cas, l’hygroma peut être totalement asymptomatique. Lorsqu’il devient symptomatique, le patient peut ressentir :
Une sensation de gêne à la pression ou lors des mouvements de l’articulation
Une raideur articulaire, particulièrement après une période d’inactivité ou au réveil
Une limitation fonctionnelle, bien que le coude reste généralement mobile
En cas d’infection (bursite infectée), des signes supplémentaires apparaissent : rougeur et chaleur locales, douleurs importantes, fièvre, présence de ganglions et altération de l’état général.
Type d’hygroma | Caractéristiques cliniques |
---|---|
Hygroma simple | Tuméfaction peu douloureuse, peau normale, pas de fièvre |
Hygroma infecté | Rougeur, chaleur, douleur intense, fièvre possible |
Hygroma chronique | Tuméfaction persistante, épaississement de la paroi |
Le diagnostic de l’hygroma du coude est essentiellement clinique, reposant sur l’examen et la palpation de la tuméfaction par le médecin. Des examens complémentaires peuvent être nécessaires dans certains cas :
La radiographie du coude recherche un facteur favorisant comme une épine olécranienne ou élimine d’autres pathologies. L’échographie confirme le diagnostic en cas d’examen clinique atypique et peut guider une éventuelle ponction. L’analyse du liquide après ponction identifie le germe impliqué en cas d’infection suspectée. Un bilan sanguin (dosage des globules blancs et de la protéine C-réactive) peut être prescrit en cas de doute sur une infection.
Traitements et prise en charge de l’hygroma du coude
La prise en charge de l’hygroma du coude varie selon sa cause, sa sévérité et les symptômes associés. Le traitement initial est généralement conservateur et comprend plusieurs mesures :
- Repos du coude pour éviter les mouvements et traumatismes répétés
- Application de glace ou de compresses froides plusieurs fois par jour
- Mise en place d’un bandage compressif élastique ou d’une attelle
- Prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et d’antalgiques
Pour les hygromas volumineux et douloureux, une ponction évacuatrice peut être envisagée, bien qu’elle soit souvent suivie de récidive. Les infiltrations de cortisone sont généralement déconseillées car elles peuvent transformer l’hygroma en bursite infectée.
En cas d’infection, le traitement devient urgent et comprend des antibiotiques adaptés au germe identifié (souvent anti-staphylococciques), une ponction évacuatrice avec analyse bactériologique, et un recours rapide à la chirurgie si aucune amélioration n’est constatée.
Le traitement chirurgical est indiqué dans plusieurs situations : hygroma de volume important entraînant une gêne esthétique ou fonctionnelle, récidive, échec du traitement médical, ou infection non contrôlée par les antibiotiques. L’intervention consiste à retirer la bourse séreuse inflammatoire ou infectée, ainsi que l’épine olécranienne si présente.
La durée de l’hygroma du coude varie considérablement : chez certaines personnes, il disparaît spontanément ou avec de simples mesures quotidiennes, tandis que chez d’autres, il peut persister plusieurs semaines ou mois, voire récidiver. Après un traitement chirurgical, le risque de récidive est faible mais non nul.
Un arrêt de travail peut être nécessaire, particulièrement pour les personnes exerçant des métiers sollicitant fortement les bras. Sa durée varie généralement de 2 à 4 semaines selon le degré d’atteinte, le type de traitement et la profession exercée. L’hygroma du coude est d’ailleurs reconnu comme maladie professionnelle au tableau 57.