Bursite du coude (hygroma) : définition, symptômes et traitements médicaux

L’hygroma du coude, également appelé bursite olécranienne, est une affection courante touchant la bourse séreuse située à l’arrière du coude. Cette inflammation peut survenir suite à différents facteurs et se manifeste généralement par l’apparition d’une bosse caractéristique. Bien que souvent bénigne, cette condition peut s’avérer douloureuse et handicapante dans certains cas. Cet article vous présente en détail cette pathologie, ses symptômes, son diagnostic et les options thérapeutiques disponibles.

Qu’est-ce qu’une bursite du coude (hygroma) ?

La bursite du coude, communément appelée hygroma, correspond à l’inflammation de la bourse séreuse olécranienne située entre la peau et l’os du coude (l’olécrâne). Cette bourse est une petite poche remplie de liquide synovial qui joue un rôle essentiel d’amortisseur et de facilitateur de mouvement. Elle permet notamment le glissement harmonieux des tissus lors des mouvements articulaires.

Lorsque cette bourse s’enflamme, elle produit un excès de liquide synovial, provoquant ainsi un gonflement visible à l’arrière du coude. Cette inflammation peut être causée par différents facteurs :

  • Des microtraumatismes répétés (appui prolongé du coude sur une surface dure)
  • Un traumatisme direct ou un choc au niveau du coude
  • Une infection bactérienne (environ un tiers des bursites sont d’origine septique)
  • Certaines pathologies rhumatismales (polyarthrite rhumatoïde, goutte, chondrocalcinose)
  • La présence d’une épine olécranienne (saillie osseuse favorisant l’irritation)

Certaines professions sont particulièrement exposées à ce risque, notamment les carreleurs, plombiers, employés de bureau qui maintiennent leurs coudes appuyés sur leur bureau pendant de longues périodes, ou encore les chauffeurs professionnels. Dans certains cas, l’origine de l’hygroma reste indéterminée.

Les symptômes caractéristiques de l’hygroma du coude

L’hygroma du coude se manifeste principalement par l’apparition d’une tuméfaction ronde et mobile à l’arrière du coude. Cette « boule » peut varier en taille, allant de quelques centimètres jusqu’à 10 cm dans certains cas. Contrairement à d’autres affections articulaires, l’hygroma est généralement indolore, sauf lorsqu’une pression directe est exercée sur la zone gonflée.

La mobilité du coude reste habituellement préservée, bien que certains patients puissent ressentir une légère gêne lors des mouvements d’extension ou de flexion complète. Dans la majorité des cas, cette affection n’empêche pas la réalisation des activités quotidiennes.

En cas d’infection de la bourse (bursite septique), les symptômes deviennent plus marqués et incluent :

Une rougeur et une chaleur locales, des douleurs importantes, parfois accompagnées de fièvre et de frissons. Des ganglions peuvent apparaître, et on observe souvent une lésion cutanée. Ces signes doivent alerter et nécessitent une consultation médicale rapide pour éviter des complications plus graves comme une propagation de l’infection à l’os (ostéite).

Type de bursite Symptômes principaux Évolution
Bursite simple Gonflement indolore, mobilité préservée Quelques jours à plusieurs semaines
Bursite septique Rougeur, chaleur, douleur, fièvre possible Nécessite un traitement urgent
Bursite chronique Épisodes récurrents de gonflement Peut persister plusieurs mois

Bursite du coude (hygroma) : définition, symptômes et traitements médicaux

Diagnostic et examens complémentaires

Le diagnostic de l’hygroma du coude est principalement clinique, basé sur l’observation et la palpation de la zone affectée. Le médecin recherchera la présence d’une tuméfaction à l’arrière du coude, évaluera sa taille, sa consistance et sa mobilité. Il s’intéressera également aux circonstances d’apparition et aux éventuels facteurs déclenchants.

Dans certains cas, des examens complémentaires peuvent être nécessaires :

  1. Une radiographie du coude pour rechercher un facteur favorisant comme une épine olécranienne ou pour éliminer d’autres pathologies osseuses
  2. Une échographie articulaire pour confirmer le diagnostic dans les cas atypiques ou pour guider une ponction
  3. Une ponction et analyse du liquide synovial en cas de suspicion d’infection pour identifier le germe responsable
  4. Un bilan sanguin (NFS, CRP) pour évaluer l’inflammation et détecter une éventuelle infection
  5. Une IRM, rarement nécessaire, mais utile en cas de doute diagnostique persistant

Le diagnostic différentiel doit écarter d’autres pathologies du coude comme l’épicondylite latérale (tennis elbow) qui affecte les tendons, la cellulite (infection bactérienne des tissus) ou encore la goutte (accumulation de cristaux d’acide urique).

Traitements efficaces de la bursite du coude

La prise en charge de l’hygroma du coude dépend de sa cause, de sa sévérité et de la présence ou non d’une infection. Dans la majorité des cas, un traitement conservateur est privilégié en première intention :

Le repos relatif du coude avec évitement des mouvements répétés et des positions prolongées avec appui est essentiel. L’application de glace ou de compresses froides plusieurs fois par jour permet de réduire l’inflammation locale. Des pansements alcoolisés légèrement compressifs ou un bandage peuvent aider à contrôler le gonflement. En cas de douleur, des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits.

En présence d’une infection, le traitement devient plus urgent et nécessite généralement une ponction avec analyse bactériologique suivie d’une antibiothérapie adaptée. Si l’origine est inflammatoire (liée à une pathologie rhumatismale), le traitement visera également la maladie sous-jacente.

Dans les cas réfractaires, volumineux ou récidivants, un traitement chirurgical peut être envisagé. Il consiste en l’ablation complète de la bourse séreuse (bursectomie), suivie d’une immobilisation temporaire par attelle. Il est essentiel de remarquer que les simples ponctions évacuatrices sont souvent vouées à l’échec, avec une reformation rapide du liquide. Les infiltrations de corticoïdes restent controversées car elles peuvent favoriser l’infection.

La durée d’évolution d’un hygroma est variable, allant de quelques jours à plusieurs mois. Une disparition spontanée est possible avec des mesures simples, mais le risque de récidive existe, surtout si la cause persiste. Une attention particulière doit être portée à la prévention, notamment en adaptant les conditions de travail et en utilisant des protections adaptées pour les personnes à risque.