Épicondylite : symptômes, diagnostic et traitements de cette douleur du coude

L’épicondylite, communément appelée « tennis elbow », touche entre 1 et 3% des adultes en France, principalement les personnes âgées de 35 à 60 ans. Cette affection douloureuse du coude peut devenir un véritable handicap au quotidien. Comprendre ses mécanismes, reconnaître ses symptômes et connaître les options thérapeutiques disponibles est essentiel pour gérer efficacement cette condition. Découvrez tout ce que vous devez savoir sur cette pathologie tendineuse qui représente 80% des problèmes de coude.

Qu’est-ce que l’épicondylite latérale du coude?

L’épicondylite est une pathologie tendineuse affectant la partie externe du coude. Elle se caractérise par des micro-déchirures ou lésions au niveau des tendons qui relient les muscles de l’avant-bras à l’épicondyle, une petite protubérance osseuse située sur la face externe du coude. Ces tendons permettent normalement d’étendre les doigts et le poignet, ainsi que de faire pivoter l’avant-bras.

Il existe deux principales formes d’épicondylite :

  • L’épicondylite latérale (externe) ou « tennis elbow », la plus fréquente
  • L’épicondylite médiale (interne) ou « golf elbow », moins courante

Cette affection survient généralement suite à une surexploitation ou des mouvements répétitifs sollicitant intensément les tendons. Contrairement à ce que son surnom suggère, elle ne touche pas uniquement les joueurs de tennis. En réalité, 90 à 95% des cas sont liés à des activités professionnelles impliquant des gestes répétitifs, tandis que seulement 5 à 10% sont associés à la pratique sportive.

Les muscles épicondyliens, situés dans l’avant-bras, s’attachent à l’os du coude via ces tendons. Lorsqu’ils sont soumis à un stress excessif, des microlésions apparaissent, provoquant inflammation et douleur. Sans traitement approprié, cette condition peut devenir chronique et entraver significativement les activités quotidiennes et professionnelles.

Symptômes et diagnostic de l’épicondylite du coude

L’épicondylite se manifeste par une douleur caractéristique sur la face externe du coude, pouvant apparaître brutalement ou s’installer progressivement. Cette douleur tend à irradier vers l’avant-bras et s’intensifie lors de certains mouvements spécifiques comme la rotation du bras ou lorsque le bras est maintenu en position tendue.

Les principaux symptômes incluent :

  • Une sensibilité au toucher de l’épicondyle
  • Une douleur lors de la préhension d’objets
  • Une faiblesse dans la main et le poignet
  • Une aggravation de la douleur pendant certaines activités (serrer une main, tourner une poignée de porte)

Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique réalisé par un médecin. Cet examen comprend un interrogatoire sur les symptômes et les activités manuelles potentiellement causales, suivi d’une palpation du coude pour localiser précisément la douleur. Le praticien effectue également des tests spécifiques consistant à réaliser des mouvements de rotation, fléchissement et extension contre résistance pour confirmer le diagnostic.

Dans certains cas, notamment lorsque les symptômes apparaissent brutalement ou persistent malgré les traitements, des examens d’imagerie complémentaires peuvent être prescrits :

Type d’examen Indications Informations fournies
Échographie Examen de première intention Visualisation des tendons et détection des lésions
IRM Cas complexes ou résistants Évaluation précise des tissus mous et des lésions tendineuses

La durée des symptômes varie considérablement d’un patient à l’autre, pouvant s’étendre sur plusieurs semaines, mois, voire années en cas d’évolution vers une douleur chronique. Le temps moyen de guérison est estimé à environ un an, ce qui souligne l’importance d’une prise en charge précoce et adaptée.

Épicondylite : symptômes, diagnostic et traitements de cette douleur du coude

Options thérapeutiques pour soulager l’épicondylite

Le traitement de l’épicondylite repose sur plusieurs approches complémentaires, adaptées à la sévérité des symptômes et à leur évolution. L’objectif premier est de soulager la douleur et permettre la cicatrisation des tendons touchés.

Le traitement conservateur constitue la première ligne d’intervention et comprend :

  1. La mise au repos des tendons, mesure fondamentale qui peut nécessiter un arrêt de travail de 4 à 11 semaines selon l’activité professionnelle
  2. L’utilisation d’une coudière ou d’un bracelet anti-épicondylite pour limiter les contraintes sur les tendons
  3. La prise de médicaments antalgiques pour soulager la douleur
  4. Des séances de kinésithérapie incluant physiothérapie et massages

Les infiltrations de corticoïdes représentent une option thérapeutique complémentaire. Réalisées par voie externe en intratendineux, elles permettent un soulagement rapide de la douleur mais leurs effets sont généralement temporaires. Les résultats apparaissent après quelques jours et peuvent durer plusieurs mois. Une seconde infiltration peut être envisagée après quelques semaines si nécessaire.

Lorsque les traitements conservateurs échouent après plusieurs mois, l’intervention chirurgicale peut être proposée. Deux techniques principales sont utilisées :

  • La désinsertion musculaire, qui consiste à éliminer les parties abîmées du tendon
  • La plastie d’allongement, visant à rallonger le muscle épicondylien pour réduire la tension sur les tendons

L’utilisation d’orthèses spécifiques joue également un rôle important dans la gestion de l’épicondylite. Le bracelet anti-épicondylite, positionné aux deux-tiers supérieurs de l’avant-bras, exerce une pression localisée sur le tendon douloureux et présente un effet antivibratoire bénéfique. La coudière, quant à elle, entoure le coude du bras à l’avant-bras et peut être équipée de coussins en silicone au niveau de l’épicondyle pour un soutien optimal.

Prévention et facteurs de risque de l’épicondylite

Certains facteurs augmentent le risque de développer une épicondylite. Les activités professionnelles impliquant des gestes répétitifs constituent le principal facteur de risque. Les métiers particulièrement exposés incluent les travailleurs manuels, les plombiers, les peintres, les menuisiers, les bouchers et les musiciens.

D’autres facteurs aggravants comprennent :

  • Le travail à froid
  • L’exposition aux vibrations
  • Le manque de repos entre les activités
  • Le tabagisme
  • Le diabète
  • Certaines pathologies fragilisant les tendons

Pour prévenir l’apparition de l’épicondylite, plusieurs mesures peuvent être adoptées :

Évitez les activités manuelles intenses et répétitives sans période de récupération adéquate. Adoptez une gestuelle plus fluide et moins traumatisante pour les articulations. Effectuez systématiquement un échauffement avant tout effort physique, particulièrement avant les activités sportives comme le tennis ou le golf.

Pendant l’effort, gardez le coude légèrement plié plutôt que complètement tendu pour réduire la tension sur les tendons. Prévoyez des temps de pause réguliers pour permettre à vos muscles et tendons de récupérer. Hydratez-vous régulièrement et variez les gestes en alternant avec d’autres travaux moins sollicitants pour le coude.

En milieu professionnel, un réaménagement des postes de travail peut être envisagé avec l’aide du médecin du travail. La limitation des tâches répétitives et la mise en place d’un suivi médical approfondi constituent également des mesures préventives efficaces pour les travailleurs à risque.