La bursite olécranienne, aussi appelée hygroma du coude, touche de nombreux travailleurs et sportifs. Cette affection se caractérise par l’inflammation de la bourse séreuse située à l’arrière du coude. Cette petite poche remplie de liquide synovial permet normalement le glissement harmonieux des tissus lors des mouvements. Lorsqu’elle s’enflamme, elle provoque un gonflement caractéristique qui peut devenir douloureux et handicapant. Examinons ensemble les symptômes, causes et traitements efficaces de cette pathologie courante.
Qu’est-ce qu’une bursite ou hygroma du coude ?
L’hygroma du coude, ou bursite olécranienne, correspond à l’inflammation de la bourse séreuse située à l’arrière du coude. Cette structure anatomique, en temps normal, joue un rôle essentiel de protection et de lubrification. Elle facilite le glissement de la peau sur l’os lors des mouvements articulaires, réduisant ainsi les frictions entre les différents tissus (peau, tendons, os).
D’un point de vue anatomique, la bourse olécranienne se situe précisément entre la peau et l’olécrane, cette saillie osseuse que nous sentons à l’arrière de notre coude. Lorsqu’elle s’enflamme, cette petite poche remplie de liquide synovial augmente considérablement de volume, créant cette bosse caractéristique.
On distingue plusieurs types de bursites du coude :
- La bursite aiguë : apparition rapide avec inflammation marquée
- La bursite chronique : persistante, avec douleurs moins vives mais récurrentes
- La bursite septique : forme infectée, particulièrement douloureuse et accompagnée de fièvre
Cette affection touche majoritairement les hommes (environ 80% des cas), principalement en raison des activités professionnelles ou sportives à risque. L’âge moyen de survenue se situe généralement entre 40 et 60 ans, bien que des personnes plus jeunes pratiquant certains sports ou métiers puissent également être concernées.
Les symptômes et le diagnostic de l’hygroma du coude
Le principal signe de l’hygroma du coude est l’apparition d’une tuméfaction (gonflement) ronde et mobile à l’arrière du coude. Cette « boule » peut varier en taille, allant de quelques centimètres à une dizaine de centimètres dans les cas plus sévères. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce gonflement peut être totalement indolore, surtout au début.
Les symptômes varient selon le stade et le type de bursite :
Dans une bursite simple, le coude reste généralement fonctionnel avec une mobilité préservée. Le gonflement est mou, fluctuant et relativement indolore. En revanche, si l’inflammation s’intensifie, des signes plus marqués apparaissent : rougeur locale, sensation de chaleur et douleurs plus vives, particulièrement lors des mouvements ou de la pression.
Dans le cas d’une bursite infectée (septique), la situation s’aggrave avec des douleurs importantes, de la fièvre, des frissons, un gonflement des ganglions et une altération de l’état général. Cette forme nécessite une prise en charge médicale urgente.
Type de bursite | Symptômes principaux | Évolution typique |
---|---|---|
Bursite aiguë | Gonflement rapide, douleur modérée, rougeur possible | 10-15 jours avec traitement adapté |
Bursite chronique | Gonflement persistant, douleur intermittente | Plusieurs semaines à mois, tendance à récidiver |
Bursite septique | Douleur intense, fièvre, rougeur marquée | Nécessite antibiothérapie, risque de complications |
Le diagnostic de l’hygroma du coude est principalement clinique, basé sur l’examen physique réalisé par un médecin. Dans certains cas, des examens complémentaires peuvent être nécessaires pour confirmer le diagnostic ou écarter d’autres pathologies :
- Radiographie : recherche d’une « épine olécranienne » ou d’autres anomalies osseuses
- Échographie : confirmation du diagnostic et guidage d’une éventuelle ponction
- Bilan sanguin : en cas de suspicion d’infection (NFS, CRP)
- Ponction avec analyse bactériologique : si infection suspectée
Causes et facteurs de risque de la bursite du coude
L’hygroma du coude survient généralement suite à des microtraumatismes répétés et des appuis prolongés sur le coude. Ces pressions répétées irritent la bourse séreuse qui, en réaction, produit davantage de liquide synovial, créant ainsi le gonflement caractéristique.
Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve :
Les traumatismes directs, comme un choc violent sur le coude, peuvent déclencher une bursite aiguë. De même, les infections peuvent atteindre la bourse séreuse, provoquant une bursite septique. Les germes les plus souvent impliqués sont le Staphylococcus aureus et plus rarement le Streptococcus pyogenes.
Certaines maladies rhumatismales comme la polyarthrite rhumatoïde, la goutte ou la chondrocalcinose peuvent favoriser l’apparition d’un hygroma. Par ailleurs, les postures prolongées au bureau ou en conduite constituent également des facteurs déclenchants non négligeables.
Les professions et activités à risque incluent :
Les carreleurs, plombiers et travailleurs du bâtiment qui s’appuient fréquemment sur leurs coudes. Les employés de bureau et chauffeurs qui maintiennent leurs coudes en position prolongée. Les sportifs pratiquant des sports de raquette, de combat ou la musculation, qui sollicitent intensément cette articulation.
Traitements efficaces et prévention de l’hygroma du coude
La prise en charge de l’hygroma du coude varie selon sa sévérité, sa cause et son évolution. Dans la plupart des cas, des mesures conservatrices suffisent à traiter efficacement cette affection.
Pour un hygroma simple, le traitement repose sur plusieurs principes fondamentaux :
Le repos et l’arrêt des mouvements répétitifs constituent la première étape. L’application régulière de glace ou de compresses froides plusieurs fois par jour aide à réduire l’inflammation. Une immobilisation relative du coude par attelle ou bandage compressif peut accélérer la guérison. Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits pour diminuer la douleur et l’inflammation.
Dans les cas plus sévères ou résistants, le médecin peut recourir à :
Une ponction évacuatrice pour vider la bourse de son excès de liquide, bien que le risque de récidive soit présent. Des infiltrations de corticoïdes, pratiquées avec prudence et après avoir écarté toute infection. Un traitement antibiotique devient indispensable en cas de bursite infectée, parfois associé à une hospitalisation dans les cas graves.
Le traitement chirurgical est réservé aux formes rebelles aux traitements médicaux, aux hygromas volumineux, récidivants ou infectés non contrôlés par les antibiotiques. Il consiste en l’ablation complète de la bourse séreuse, parfois accompagnée d’un émondage d’une épine olécranienne si celle-ci est présente.
Pour prévenir l’apparition ou la récidive d’un hygroma, plusieurs mesures simples peuvent être adoptées : éviter les appuis prolongés sur les coudes, utiliser des protections adaptées pour les professions à risque, adopter des postures correctes au travail et faire des pauses régulières lors d’activités sollicitant intensément les coudes.