La capsulite rétractile, communément appelée « épaule gelée », représente une affection douloureuse limitant considérablement la mobilité de l’épaule. Cette condition peut avoir un impact significatif sur la vie quotidienne et professionnelle des personnes touchées. Passons en revue ensemble ce qu’est cette pathologie, comment elle évolue, quels traitements sont disponibles et quelles sont les implications en termes d’arrêt de travail.
Qu’est-ce que la capsulite rétractile de l’épaule ?
La capsulite rétractile se caractérise par une inflammation et un épaississement de la capsule articulaire de l’épaule. Cette affection bénigne touche principalement les femmes entre 40 et 60 ans et pourrait concerner environ 10% de la population générale.
L’épaule gelée se développe généralement à travers trois phases distinctes qui peuvent s’étendre sur plusieurs mois, voire années :
- Phase inflammatoire (2 à 9 mois) : caractérisée par des douleurs intenses, parfois permanentes, apparaissant brutalement ou progressivement
- Phase adhésive (4 à 12 mois) : marquée par une raideur croissante et un blocage de l’épaule, avec diminution des amplitudes de mouvement dans toutes les directions
- Phase de récupération (6 mois à 2 ans) : période où les symptômes diminuent graduellement jusqu’à la guérison
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une capsulite rétractile, notamment :
L’immobilisation prolongée suite à un traumatisme, le diabète, les troubles thyroïdiens, certaines pathologies cervicales ou cardiaques, un stress important ou encore la prise de certains médicaments comme les antiviraux. Contrairement à certaines croyances, il n’existe pas de lien direct entre la capsulite et le cancer.
Le diagnostic repose essentiellement sur l’examen clinique, complété par des examens d’imagerie comme les radiographies (souvent normales) et l’IRM qui peut révéler un épaississement capsulosynovial du récessus axillaire ou un épaississement du ligament coracohuméral.
Traitements et rééducation pour l’épaule gelée
La prise en charge de la capsulite rétractile combine généralement plusieurs approches thérapeutiques. Les traitements médicamenteux incluent des antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager la douleur, ainsi que des infiltrations de corticoïdes qui peuvent s’avérer efficaces pendant la phase inflammatoire.
La kinésithérapie constitue un pilier essentiel du traitement, particulièrement lors des phases adhésive et de récupération. Les séances de rééducation comprennent :
- Des étirements doux (triceps, rotation externe)
- Des exercices de mobilisation comme le pendule d’épaule
- Un renforcement musculaire progressif
- Des exercices d’abduction passive
Dans certains cas, des techniques plus récentes comme l’embolisation peuvent être proposées. Cette procédure mini-invasive consiste à introduire un cathéter par le poignet pour colmater les artères surnuméraires responsables de l’inflammation.
En complément des traitements conventionnels, plusieurs approches naturelles peuvent contribuer au soulagement des symptômes :
Méthode | Application | Bénéfice potentiel |
---|---|---|
Thermothérapie | Bouillotte, serviette chaude, douches alternées | Soulagement de la douleur, amélioration de la circulation |
Phytothérapie | Harpagophytum, huile d’arnica en massage | Réduction de l’inflammation |
Thérapies manuelles | Ostéopathie | Amélioration de la mobilité |
Une bonne hydratation (au moins 1,5L d’eau par jour) et la pratique d’étirements doux, en l’absence de douleur, sont également recommandées pour favoriser la récupération.
Impact professionnel et durée de l’arrêt de travail
La capsulite rétractile peut significativement affecter la capacité à travailler, nécessitant parfois un arrêt de travail dont la durée varie considérablement selon plusieurs facteurs. La nature de l’emploi constitue le principal déterminant :
Pour un travail sédentaire ou de bureau, l’arrêt peut se limiter à quelques jours ou semaines. En revanche, les métiers impliquant la conduite régulière peuvent nécessiter un arrêt de plusieurs mois. Les professions manuelles exigeant des mouvements répétitifs ou le port de charges lourdes peuvent justifier jusqu’à 6 mois d’arrêt.
La capsulite peut être reconnue comme maladie professionnelle si elle survient suite à un accident du travail ou des tendinites à répétition dans le cadre d’activités professionnelles sollicitant fortement l’articulation de l’épaule.
Pour ceux qui peuvent continuer à travailler avec une capsulite, certaines adaptations sont recommandées :
L’utilisation de mobilier ergonomique, la prise de pauses régulières pour étirer l’articulation, une communication ouverte avec l’employeur et les collègues sur les limitations temporaires, ainsi que l’évitement des mouvements répétitifs et des travaux nécessitant de lever les bras.
Pronostic et évolution de l’épaule gelée
Le pronostic de la capsulite rétractile est généralement favorable. Sans traitement, la guérison complète peut prendre entre 18 et 36 mois, mais une prise en charge précoce et adaptée permet souvent de réduire significativement cette durée.
Dans certains cas, une légère raideur résiduelle peut persister après la résolution des principaux symptômes. La combinaison d’un traitement médical approprié, d’une rééducation progressive et d’exercices réguliers à domicile offre les meilleures chances de récupération complète.
Le suivi régulier par un professionnel de santé reste essentiel tout au long du processus de guérison pour ajuster le traitement en fonction de l’évolution des symptômes et prévenir d’éventuelles complications.